mercredi 13 mars 2019

L'Aiguilleur : le proxo 2.0




L'Aiguilleur, le barbiquet qui aimerait envoyer les tatoueurs tapiner pour son tiroir-caisse.

Depuis quelques années déjà, des margoulins plus ou moins subtils tentent de se remplir les fouilles grâce au monde du tatouage, sans forcément en faire partie (ou si peu). Citons dans le désordre les professionnels de l’événementiel qui organisent des conventions (et qui ne connaissent rien au tatouage) ou les vendeurs de matos en ligne (lequel matos fabriqué en Chine par des mioches de douze ans, trop âgés sans doute pour fabriquer des chaussures de sport), permettant à n'importe quel gribouille d'acquérir pour une somme modique le kit "aventurier des mers du sud" pour débuter, malin, dans sa cuisine.

Le maquereau nouvelle vague, toujours à l’affût des progrès de la technologie, se lance maintenant dans le proxénétisme tatouesque en ligne. Foisonnent les applis qui, sous le noble motif de "mettre en avant le talent des tatoueurs", se proposent de faire la promotion des susdits sur internet. Moyennant un peu de fraîche, évidemment!

Mais de malins petits hipsters, se sentant pousser des nageoires, ont récemment fait mieux. Toujours sous ce même prétexte désintéressé, tu t'en doutes, ils vont plus loin... Beaucoup plus loin!

L'idée est, non seulement de maquereauter les tatoueurs, mais également les clients (après tout, y a pas de raisons!), via une application par laquelle ils organiseraient tout de A à Z: promotion des flash, choix des modèles (ces dames au salon), prise des rendez-vous, versement des arrhes (comme par hasard), et tout le toutim. Tu vois l'intérêt de la chose, minou?

Non seulement le tatoueur casque, mais le chaland idem. Et pas des cacahuètes, hein: 20% du prix du tatouage! Tout le monde verserait son obole à ces messieurs les harengs, l'artiche débagoulant direct sans qu'ils aient autre chose à foutre qu'à le compter!

Pas mal, hein?

Mais le créateur de cette petite arnaque, digne émule de Dodo-la-saumure, ne s'est pas arrêté en si bon chemin. Il hante les conventions, à commencer par le Mondial du Tatouage, de l'ami Tin-Tin, se faisant passer pour un journaliste-Bloggeur (titre ronflant, qui ne signifie rien et dont n'importe qui - moi compris si la fantaisie m'en prenait - pourrait se prévaloir) et, au motif de mettre l’événement en avant, réalise des interviews des plus fines aiguilles présentes. Le but étant de faire passer les interviews en question pour des cautions de l'appli, entretenant la (fausse) illusion que les grands noms du tatouage valident le concept et apportent leurs soutiens à ce qui est ni plus ni moins qu'une escroquerie.

Ce Julot-casse-croûte se fait appeler l'Aiguilleur!

Souhaitons lui de retrouver rapidement l'obscurité dont il n'aurait jamais du sortir, à la faveur de laquelle il pourra continuer à rêver de parties de 421, de costards à rayures, de pompes bicolores et de gourmettes en jonc maousses!

Mais ce ne sera pas avec le pognon des tatoueurs: nous n'irons pas au turf pour financer son plan retraite!