mercredi 17 août 2016

Aux bandes-mous



Ce mercredi 24 août, je devrais participer à un débat télévisé sur les erreurs de jeunesse dans le tatouage. Je serai opposé à un dermato qui les efface au laser, et dans cette perspective, j’affûte mes arguments, tel le sicaire repassant sa lame sur un cuir de coiffeur. Du coup, je décide de t’en faire profiter en primeur, d’autant plus que j’ignore encore la direction que prendra le dit débat.

Préalablement, je voudrais souligner que, quel que soit la direction de ce débat, tous les tatouages ne sont pas des erreurs de jeunesse, loin s’en faut : pour un tatouage ôté au laser, je t'en sortirai 100 de mon chapeau dont les porteurs sont parfaitement heureux.

Ceci posé, j’aimerais faire une distinction entre ce qu’on appelle les erreurs de jeunesse : il en existe, globalement, deux grandes familles.

1) Les erreurs commise par calcul, par bêtise pure, par mesquinerie et pingrerie.


Une de mes éminentes consœurs, au caractère de chiotte et au talent affirmé, dit toujours qu’on n’a jamais que les tatouages qu’on mérite, et qu’ainsi, ceux qui se conduisent comme des blaireaux ont des tatouages de blaireau.

J’ose le dire, elle a parfaitement raison, la bougresse. Je pourrais citer des tétrachiées d’exemples. L’un d'entre-eux, parmi les plus courant, sont les tatouages obtenus au rabais. 

Imagines le gars dont la motivation n’est autre que l’obéissance niaise aux diktats de la mode, mais dont le larfouillet est abondamment garni d’oursins. Ce gueux, qui pourtant n’hésite pas à claquer 800 roros pour le dernier i-phone, tire une tronche longue comme mon zob (c'est dire) à la simple idée de dépenser 150 boules pour un tatouage qui, lui, le suivra pour le reste de sa médiocre existence.
Il se rabat donc sur l’un des innombrables tatoueurs qui se disent « privés », des sans talent ni hygiène qui, n’ayant pas le niveau élémentaire pour seulement commencer un apprentissage dans un vrai studio pro, commettent les pires daubes dans leurs cuisines.

Tant pis, et même bien fait pour leurs gueules !

2) Les « erreurs » que l’on commet par générosité, par amour et avec enthousiasme.


Ce sont ces autres erreurs de jeunesse pour lesquelles j'ai, par contre, la plus grande indulgence, voire même sympathie, car j’en ai commis un certain nombre moi aussi, et j’en suis d’ailleurs fort fier !
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Je m’explique : à une époque où, pour divorcer, il suffit pratiquement de retirer son alliance, se faire tatouer par amour est un engagement autrement plus définitif. Quelle importance, dès lors, qu’on se soit trompé dans cet engagement? On n’en reste pas moins quelqu’un capable de s’engager, et n’est-ce pas, en soi, une qualité ? Faire une erreur, par amour, la belle affaire, il en existe de biens pire ! (j’ai déjà défendu cette théorie dans mon bouquin, qu’en personne d’un gout très sûr, tu n’as pas manqué de lire avec intérêt). 

Je ne suis pas de ceux qui traitent un jour de salope une femme qu’ils ont un jour aimée ; c’est là façons des gens de peu ! Et j’ose dire bien haut qu’il est bien probable que je me refasse un jour piquer la couenne pour semblable raison.

Et s’il en est pour affirmer que c’est une erreur, tant pis: je laisse les regrets aux impuissants de la joie de vivre, et je fais plus qu’assumer mes erreurs, je les revendique !