lundi 5 septembre 2016

Bravo les nanas



Ceux qui me connaissent le savent, je suis un mec aux goûts plutôt rétro : j’aime les tatouages « old-school », j’écoute de la musique punk-rock des années 80, porte des blousons de cuir d’entre 1940 et 1960, emmène au stand de tir un vénérable Colt modèle 1911 A1, et mes idées politiques, si tant est que je puisse en avoir (ce qui n’est pas certain), datent sans doutes plus encore !

Pourtant, dans la mode actuelle, il est bien une chose que j’apprécie. Une mode ? Non, en fait, c’est mieux que ça, c’est une évolution. C’est cette vague qui pousse les jolies nanas à se faire tatouer de façon visible, voire, carrément, sur les avant-bras.

Durant mes premières années de tatoueur, quand une mignonne belette se faisait piquer la couenne, il fallait que ce soit discret, indispensable condition, des fois qu’un futur chef de service, au turbin, n’ait point de raisons de regimber. Du coup, ces délurées se faisaient tatouer des motifs souvent minuscules (contre lesquels je n’ai rien) et placés stratégiquement, dans la culotte. Ah mais je t’imagine, lecteur, avec ta mentalité de porcelet libidineux, tu te dis que ce salopard de tatoueur, il a dû en mater, de la foufoune jolie. Ce n’est pas faux, mais cette médaille a ses revers. Je t’explique : on est là sur un tatouage qui, du fait de la modestie de sa taille, ne va pas rapporter une fortune : pas question d’y passer la journée. Tu piges ?

Mais dans l’intervalle, il te faut gérer :

  1. Le mec jalmince, qui voit d’un œil torve sa douce moitié se dépoiler devant un inconnu. On le comprend, mais ce chacal jaloux veut tout voir, tout contrôler, surveiller d’un air suspicieux, des fois qu’on aurait envie de glisser un doigt….de cour. En fait, il est tellement envahissant qu’il devient nuisible !
  2. La légitime pudeur de la demoiselle. Ben oui, j’ai beau être un tatoueur doué, à travers les fringues, ça marche pas ! Qu’on parle de la culotte en coton façon grand-mère ou du string minimaliste, c’est dans le chemin, et la chose a beau être logique, tomber sous le sens, c’est pas toujours gagné, c’t’ histoire !

Chronophage, énergivore!

Et tout ça pour un tatouage qui te rapportes 50 pions, alors on ne va pas lambiner des plombes !

D’autre part, quelle que soit la zone, publicitairement parlant, pour le tatoueur, c’est toujours plus rentable une pièce qui est vue et qui puisse être admirée à juste titre par les hordes d’amateurs d’art de bon goût (ici aussi, l’impact d’un dragon en couleur dans les poipoils de la donzelle, c’est moyen !)

Et c'est pourquoi je suis un fan inconditionnel de toutes ces jolies drôlesses, toutes ces joyeuses ribaudes, toutes ces dames élégantes qui osent le tatouage visible, se foutent de l’opinion des pisse-froids et des coincés du valseur, et qui osent l’encre apparente et le tatouage assumé !

Merci, les filles !!!